Attachement: les différents styles (1/3)

J’entends régulièrement mes clients parler de « pattern » dans leur relation. Avec un peu de recul et d’observation, on peut en effet, rapidement voir si nous sommes davantage « une moule à son rocher » qui a besoin de démonstration affective, de proximité et de validation, ou bien si nous sommes plutôt stressés, déçus par les autres au point de « se créer une carapace » et de mettre les gens à distance, du type: « je ne peux compter que sur moi-même ! ». Il y a donc en effet un apprentissage relationnel, des schémas qui se manifestent toujours de la même manière. Cela s’appelle l ‘ a t t a c h e m e n t.

L’attachement c’est quoi ?

L’attachement est un concept psychologique initié par John Bowlby dans les années 50’ qui fait référence au lien affectif et émotionnel que les individus entretiennent entre eux. Plus particulièrement, c’est une base relationnelle, un lien profond qui se développe entre un enfant et sa figure d’attachement (la personne qui prend soin de lui). Ce lien est souvent caractérisé par des sentiments de sécurité, de confort et de confiance.

Je parle de l’histoire de l’attachement ici 😉

On discerne deux grandes catégories d’attachement :

L’attachement sécure

Si la figure d’attachement, l’adulte, qui entoure et prend soin du jeune enfant, est disponible pour lui, répond adéquatement à ses besoins de manière stable et durable, alors le jeune enfant développe un attachement sécure. Le terme sécure, n’est pas à prendre uniquement au sens de sécurité. Il faut également l’entendre comme la satisfaction dans les interactions et dans le plaisir d’être en relation avec la figure d’attachement. Les enfants qui ont ce type d’attachement sont souvent plus confiants, plus indépendants dans leur vie quotidienne et peuvent explorer leur environnement et rencontrer de nouvelles personnes en toute confiance et sécurité. Plus tard, ce sont des adultes qui pourront, par exemple, accepter une critique plus facilement et sans dévalorisation, mieux supporter une séparation, faire face à l’imprévu sans trop d’embûches, être en mesure de demander de l’aide, accepter plus aisément des compliments, se confier à l’autre davantage, avoir une bonne régulation émotionnelle, etc. N’étant pas submergé par leurs émotions, ce sont des adultes dont la réflexion ne sera pas embrumée par des pensées négatives ou insécures.

L’attachement insécure

À l’inverse, les enfants n’ayant pas confiance en la disponibilité et la sensibilité de ses figures d’attachement va être plus anxieux, plus dépendants et vont développer des stratégies en fonction de ce qu’ils ont connus comme type d’interaction et pour faire face à leur environnement dysfonctionnel et insécure. 

Il existe 3 types d’attachement insécure, trois types de stratégies: anxieux, évitant ou désorganisé.

L’attachement anxieux (on dit aussi préoccupé ou ambivalent) : « Surtout, ne m’oubliez pas ! »

L’attachement anxieux se développe lorsque les besoins de l’enfant n’ont pas été pleinement satisfaits de manière régulière et fiable et lorsque l’environnement émotionnel et affectif est trop instable. Ce schéma relationnel rend difficile les relations d’amitiés ou amoureuses puisque les personnes à l’attachement anxieux ont globalement une peur du rejet et de l’abandon et rencontrent des difficultés à faire confiance aux autres. Leur stratégie pour éviter cela est donc de coller les autres pour ne pas les perdre et avoir un maximum de lien et de prise sur la relation. L’idée est de ne pas se faire oublier ! Ce sont donc des personnes qui peuvent être exigeantes, voire envahissantes et qui demandent beaucoup de preuve d’attention, d’amour, d’affection et de reconnaissance dans le but de diminuer leur anxiété. Il y a une forme de détresse à être seul et une difficulté à la régulation émotionnelle. Ce sont également des personnes qui peuvent être impulsives dans les relations, être tactiles et fusionnelle et parfois tournées vers elle-même. La séparation n’est pas envisageable et la jalousie est présente. En psychologie, on peut aussi parler de dépendance affective ou, dans les situations plus intenses, de trouble de la personnalité dépendante.

L’attachement évitant : « Je ne peux compter que sur moi-même »

Dans ce type d’attachement, la stratégie apprise est celle de mettre à distance les autres. Souvent, l’origine de cet apprentissage provient d’un environnement imprévisible et instable où la figure d’attachement est insensible et incohérente dans ses réponses au besoin de l’enfant (conflits familiaux, traumatisme et perturbations diverses). Ce sont des enfants qui ont appris à se débrouiller seul, mais surtout à ne pas parler de leurs émotions et de leurs besoins puisque ceux-ci n’ont jamais été considérés, validés, acceptés. Éviter ou minimiser la relation est une forme de protection de soi et de ses propres émotions. Ainsi, les relations sont peu engagées, avec une distance physique et affective rechercher. Ce sont souvent des personnes décrites comme froides, détachés et peu dans le partage de leurs sentiments. Mais ce sont aussi des personnes qui investissent davantage les objets et qui ont une capacité de rêverie bien développée.

L’attachement désorganisé : « va t’en mais ne m’abandonne pas »

Dans ce type d’attachement, l’individu n’a pas trouvé de stratégie d’adaptation (être évitant ou dépendant) dans les grands moments de stress . Cela donne donc un attachement contradictoire et désorganisé dans une double activation : un système de défense et d’évitement s’active tout comme un système de dépendance et de lien avec l’autre, mais en ne sachant pas comment chercher et demander de l’aide et du soutien. Il y a un besoin du lien mais une extrême peur de ce lien. Les autres sont nécessaires et menaçants à la fois. Ce fonctionnement désorganisé est très stressant puisque la personne n’est jamais rassurée dans son insécurité. Ce type d’attachement est souvent corrélé à d’autres maladies psychologiques et psychiatriques.

Pour plus d’infos sur la théorie de l’attachement et pourquoi on dit souvent que « c’est la faute des parents », lisez cet article !
Les questions que vous vous posez souvent au sujet de l’attachement ou votre style relationnel, lisez cet article !

 

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