Le journaling: « pourquoi ma psy me demande toujours d’écrire ? »

L’écriture expressive : Une clé pour une bonne santé mentale et physique !

En tant que psychologue, je recommande très régulièrement à mes clients de faire un travail d’écriture à la maison, en parallèle à la thérapie, mais aussi une fois celle-ci terminée, afin de retrouver cet espace de réflexion qu’ils ont longtemps eu en suivi. Je propose cet exercice parfois pour renforcer l’estime de soi et la gratitude envers soi-même, en abordant les événements positifs de leur journée, les moments où ils se sont sentis heureux, les fois où ils estiment avoir mis en avant une qualité, lorsqu’ils ont été fiers d’eux, leurs réussites, etc. D’autres fois, pour aborder les événements négatifs qui ont suscité des émotions. Ce travail d’écriture permet en effet plusieurs bienfaits que les études révèlent :

Levée de l’inhibition émotionnelle

Lorsque nous faisons face à des épisodes dépressifs ou à des expériences traumatisantes, notre premier réflexe est souvent d’inhiber, d’enfouir ou de refouler nos pensées et nos émotions. Nous pensons que cela préservera notre santé psychologique, mais à long terme, cette inhibition peut être nuisible. Elle peut même créer des problèmes psychosomatiques et des symptômes dépressifs. Écrire nos ressentis face à certains événements permet donc de ne pas enfouir et cristalliser ses émotions.

Activation des traitements cognitifs

L’écriture expressive nous offre un espace sûr pour explorer et libérer ces pensées et émotions enfouies. En mettant nos expériences sur papier, nous donnons un sens à ce que nous avons vécu. C’est une mise en perspective qui nous permet de conscientiser, d’accepter et d’intégrer nos émotions, mais aussi d’organiser les pensées. Cela peut contribuer à modifier nos schémas cognitifs et à développer une meilleure prise de décision.

Augmentation de l’autorégulation du soi

Pratiquer l’écriture expressive régulièrement contribue à renforcer notre capacité d’autorégulation émotionnelle. En exposant nos pensées et nos émotions associées à des événements négatifs de manière répétée, nous favorisons une forme d’habituation. Cela nous permet de réduire les réactions émotionnelles négatives et de développer des stratégies de coping efficaces.

Réduction des ruminations et pensées intrusives

Une des facettes les plus puissantes de l’écriture expressive est sa capacité à réduire l’impact, la fréquence et l’intensité des ruminations et des pensées intrusives – et donc du stress et de l’anxiété. En libérant nos émotions par l’écriture, nous libérons également des ressources dans notre mémoire de travail, ce qui nous permet de mieux faire face aux défis de la vie quotidienne.

Comment pratiquer le journaling ?

En prenant seulement quinze minutes (plus ou moins) chaque jour. Que ce soit le matin après une méditation ou au moment de votre café sur le balcon à profiter des premiers rayons de soleil… ou bien le soir, au moment de se coucher, lorsque tout le monde dort. Tant que c’est un temps calme et apaisant – c’est le principal !

Si c’est une écriture en lien avec le renforcement de l’estime de soi, la gratitude et la bienveillance envers vous-même : je recommande souvent de repenser à votre journée et à ce que vous avez accompli. Pas besoin que ce soit de grands événements ou de grands objectifs ! Également de penser aux qualités que vous avez mises en avant, aux choix que vous avez réussi à prendre, à des moments où vous avez été fier.e de vous ! Il n’y a pas une notion de performance ici mais de bienveillance !

Si c’est une écriture plus expressive en lien avec des événements négatifs ou difficiles : je vous recommande de reposer le contexte et de nommer les émotions que vous avez ressenties. Si cela est possible, d’aller en profondeur dans ces sentiments. C’est aussi ici où on peut tenter la remise en question ou l’affirmation de soi. Posez-vous ces questions : que s’est-il passé ? Comment ai-je réagi ? Comment je me suis senti dans cette situation ou avec cette personne ? Qu’est-ce que cela m’a appris ? etc…

Dans les deux cas, l’idée est d’être authentique: ne vous censurez pas ! Ne pensez pas à la forme, à votre écriture, aux mots que vous employés, de la grammaire.. encore une fois, ce n’est pas une performance.

Alors, pourquoi ne pas commencer aujourd’hui ?

Pour aller plus loin dans cet article, je recommande celui sur lequel je me suis appuyée. Il développe ces points et donne aussi des pistes sur les méta-analyses faites sur ce sujet !

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